I.
Étrange soleil
Une pie l'a décroché
D'entre les nuées
II.
Trottoirs scintillants
Chaque vitrine miroite
Bruine de novembre
III.
S'il était de fleurs
Le rouge des végétaux
Quel fameux printemps !
I.
Étrange soleil
Une pie l'a décroché
D'entre les nuées
II.
Trottoirs scintillants
Chaque vitrine miroite
Bruine de novembre
III.
S'il était de fleurs
Le rouge des végétaux
Quel fameux printemps !
La forêt cuivrée
Les enfants sont tous partis
Solitude exsangue
Sombre hiver – dis-les moi
Tes poèmes de cristal
Avant qu'ils ne fondent
On dit que reviennent
Les cigognes aux longs becs
Que de nouveaux-nés !
Equilibriste
Seul sur son fil noir
Se croit cousin de l'épeire
Le poète en juin
Littérateurs
Comme ils se querellent
Au printemps les passereaux
Sont-ils immortels ?
Août
Mer de pain rêvé
Le soleil et le vent blutent
La houle des blés
Brumes
Ce soir : lune sourde
Pour qui jouer de la flûte
Mieux vaut le silence
Aux poètes
Cols-verts sur l'étang
En voulant gober la lune
Attrapent des vers
Sans traces
Neige immaculée
Quel froid jusque dans les cœurs
Quand reviendrez-vous
Libre comme l'air
Attrape l'oiseau
Ses trilles dans les roseaux
Narguent l'horizon
Brouillard de novembre
Aube en papier blanc
Mais où est le paysage
Poème effacé
Avril
Quand le V des oies
Se pose sur son reflet
Le lac reprend Vie
Ivresse poétique
Puisqu'on l'y entend
à présent buvons la mer
dans ce coquillage
Immature
Ô lune bombée
Tu m'as laissé sur les lèvres
Le lait de l'enfance
Marée d'été
Frêles coquillages
Entrebâillés sur la plage
Vos langues coquines !
Soir d'été
La lune sourit
Son menton caressé par
La pointe d'un frêne
Octobre
Des corbeaux s'abattent
Au loin parmi les labours
Graines de nuages
Un pâle soleil
D'octobre s'est attardé
Ô rose d'hiver
Chant du soir
Faible rossignol
Cime des rougeurs d’automne
Courage flûté
Equinoxe
Visage serein
Malgré la mer écumante
Encore la lune !
Nuit d’été
Toute la mer naît
D’une seule étoile qui
La change en miroir
Imago mundi
Etang Les reflets
Des nuages envahissent
Les reflets du ciel